Place Royale

1946, dessin au crayon, 43 x 50 cm
Coll. Fondation Gaston Bertrand

L’inspiration architecturale prit toute son ampleur dès lors que le choix du peintre se porta sur des constructions ayant un caractère public : perspectives urbaines, places et rues, chantier de construction du métro, palais et édifices religieux. Hormis le métro parisien et la chapelle des Médicis à Florence, ce fut davantage l’aspect extérieur des architectures qui retint l’attention de l’artiste, comme s’il tentait de hausser son propos à un niveau générique et universel, se détournant donc de l’intimisme qui avait marqué ses premières curiosités architecturales. Les dessins du Palais des Académies et de la place Royale à Bruxelles, réalisés à l’atelier dans les années quarante, mettaient l’accent sur le point de fuite du trottoir et de la grille le long du parc. Selon un procédé graphique qui allait désormais lui être cher, Bertrand biffait l’effet de profondeur en aplatissant la perspective et en la transformant en un jeu de diagonales. L’épuration géométrique de la place Royale, dont les masses architecturales sont présentées de manière frontale, permettait à la composition de faire valoir la rythmique répétitive des fenêtres et des fines arcatures.