1944
(34 ans)
A la galerie Apollo, 1944Gaston Bertrand privilégie le thème de l'intérieur (la maison de Schaerbeek où il vit avec sa mère) ; il peint également Nus sur la plage.
En février, Robert Delevoy lui organise une importante exposition individuelle à la galerie Apollo avec une cinquantaine d'œuvres.
René Lust, futur président de la Jeune Peinture Belge, acquiert Figure de femme aux deux personnages, l'un des nombreux portraits de la mère de l'artiste peints à l'époque.

 
1945
(35 ans)
Groupe de la Jeune Peinture Belge au mariage de Marc Mendelson, 1945Bertrand se cantonne volontairement dans une palette neutre faite de blancs, de gris et de noirs (entre autres Figure de femme aux mains jointes).
Il reçoit le « Prix 1945 » de l'association bruxelloise Les Amis de l'Art populaire.
Sur la demande de Raymond Gérôme, alors animateur du Théâtre du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, il réalise le décor et le rideau de scène pour Pluie de Somerset Maugham (avril-mai).
En mai, il participe au mariage de son ami Marc Mendelson et peint à cette occasion son étrange Autoportrait au chapeau haut de forme.
Le 3 juillet, il collabore à la fondation de l'ASBL Jeune Peinture Belge animée par Robert Delevoy et présidée par l'avocat René Lust (les autres membres fondateurs sont : W. Anthoons, R. Barbaix, A. Bonnet, J. Cox, J. Godderis, E. Mahy, M. Mendelson, Ch. Pry, M. Quinet, R. Slabbinck et L. Van Lint).Portrait par Serge Creuz, 1945

En août, dans Les Carnets du Séminaire des Arts, Albert Dasnoy écrit le premier article d'importance consacré à l'artiste. Gaston Bertrand est par ailleurs choisi avec Louis Van Lint et Marc Mendelson pour la première exposition sous l'égide de la Jeune Peinture Belge au Cercle interallié à Ostende.
Lors d'un séjour à Paris, il découvre Poétique musicale, un ouvrage d'Igor Stravinski constitué d'une série de conférences que le compositeur donna aux États-Unis, et qui conforte le peintre dans ses positions esthétiques et morales vis-à-vis de la création.
 
1946 (36 ans) Pour la première fois, Gaston Bertrand réalise une série importante d'études dessinées sur un thème choisi (Figure drapée). Il peint cinq autoportraits.
En mars-avril, il participe avec Bonnet, Mahy, Mendelson, Mortier, Pry, Quinet et Van Lint à l'exposition de la Jeune Peinture Belge à la galerie de France à Paris ; à cette occasion il fait un court séjour dans la capitale française.
Publication de Robert DelevoyDeuxième exposition personnelle à la galerie Apollo chez Robert Delevoy. Sortie de presse aux Editions Formes à Bruxelles de l'essai de Robert Delevoy La Jeune Peinture Belge, dans lequel un large chapitre intitulé « Gaston Bertrand ou l'angoisse du vide » est réservé à l'artiste (septembre).
Participation aux expositions de la Jeune Peinture Belge à La Haye, Amsterdam et Buenos Aires.
Les principaux collectionneurs bruxellois d'art moderne de l'époque comme Philippe Dotremont, Gustave Van Geluwe, Willy Grubben, Félix Malisoux, Marcel La Haye, Tony Herbert, Marcel Mabille s'intéressent à l'art de Bertrand et acquièrent ses œuvres.
 
1947
(37 ans)
Upsala, Norvège, 1947Avec neuf autres collègues, Gaston Bertrand est sélectionné par Paul Fierens pour participer en janvier et février à l'exposition de la Jeune Peinture Belge à Stockholm ; à cause d'une grève des dockers à Anvers et de la nécessité d'acheminer les œuvres par avion, René Lust demande à Gaston Bertrand et à Mig Quinet de l'accompagner à Stockholm pour ce convoiement. Au retour d'une visite de l'université d'Uppsala, un accident de voiture survient qui n'occasionne que quelques contusions à Gaston Bertrand, tandis que Marc Mendelson et Mig Quinet doivent être hospitalisés.

Portrait par  Serge VandercamGaston Bertrand participe au bal masqué à l'Auberge du Lion d'or et au « Bal de la couleur » à la Salle du Grand-Duché, deux fêtes organisées à Bruxelles au profit de la Jeune Peinture Belge.
Gaston Bertrand illustre de dessins le cahier n° 2 de la revue bruxelloise Festival. Premiers essais dessinés tout à fait non figuratifs et basés sur la géométrie plane. Avec le Portrait du comte Philippe d'Arschot, un critique d'art qui le défendra, il entame la série des portraits de commande de caractère stylisé, synthèse d'une série d'études dessinées d'après nature.
Participation importante de l'artiste lors de la grande exposition de la Jeune Peinture Belge au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en octobre-novembre.
 
1948
(38 ans)
Portrait par Serge VandercamRobert Giron sollicite Gaston Bertrand pour une exposition de gouaches et de dessins d'artistes belges (avec Brusselmans, Tytgat, Magritte, Delvaux, Van Lint, Mendelson et Cox) qui se tiendra au Brooklyn Museum de New York.
Bertrand visite l'exposition rétrospective de Paul Klee au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (mars).
Participation à la XXIVe Biennale de Venise dans le cadre de la Jeune Peinture Belge.
Séjour estival avec Betty à Coxyde au cours duquel Gaston Bertrand exécute 87 aquarelles inspirées par les dunes et le rivage, qui le mèneront à des recherches de type abstrait.
Dans son ouvrage La peinture moderne, l'historien d'art italien Lionello Venturi signale Gaston Bertrand comme l'un des tempéraments les plus puissants parmi les artistes belges de sa génération.
 
1949
(39 ans)
Portrait par Roland d'Ursel vers 1950Séjour à Ostende, puis à Ault et à Onival (sur la Manche, dans la Somme) dont certains sites vont inspirer une fois encore nombre de dessins, d'aquarelles et quelques huiles. Des aquarelles intitulées Géométrie constituent les premières œuvres en couleur vraiment abstraites de l'artiste.
Participation à la « XVe Biennale internationale de l'aquarelle » au Brooklyn Museum de New York (Bertrand peint cette année-là 82 aquarelles).
Gaston Bertrand prend en charge l'organisation pratique de la participation belge (Bertrand, Mendelson, Scauflaire, Tytgat et Van Lint) au Salon des Tuileries qui se tient cette année-là à la galerie Charpentier à Paris. À cette occasion, il séjourne en octobre dans la capitale française.
 
1950
(40 ans)
Sur la demande formulée en 1949 par le chanoine Lanotte (le responsable des aménagements architecturaux et esthétiques des édifices religieux de l'évêché de Namur), Bertrand crée une série de projets de vitraux (Le royaume de Dieu) qui, dans le domaine de l'art sacré, semblent être les premières expériences belges d'après-guerre de type abstrait.
Il est invité au Salon de Mai à Paris  ; il y sera invité régulièrement.
Il réalise une série de dessins à l'occasion d'un voyage à Koudekerke sur la côte hollandaise.
Première acquisition d'une œuvre de l'artiste par les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles : Architecture, une toile de 1949.

Villa de l'av. des Aubépines, UccleLa mort de sa mère, le 27 septembre, plonge Gaston Bertrand dans une profonde douleur ; il réalise d'elle sur son lit de mort une série d'émouvants dessins.
Il exécute une douzaine de peintures très architecturées où apparaissent les thèmes de La cathédrale, La ville et La cité.
Il se fait construire une demeure-atelier située au 151 avenue des Aubépines à Uccle (Bruxelles) d'après des plans de l'architecte Jacques Dupuis et qui correspondent parfaitement à ses propres visées esthétiques.

Alla et Bénédict GoldschmidtLe couple Bertrand se lie d'amitié avec le banquier Bénédict Goldschmidt et son épouse Alla, qui se feront bientôt portraiturer par l'artiste et acquerront nombre de ses œuvres.
 
1951
(41 ans)
Portrait par Charles Leirens, 1951Sur la proposition d'Emile Langui, Gaston Bertrand participe à la 1ère Biennale de São Paulo et y expose trois toiles de 1951 : Le hangar, Composition aux triangles blancs et Peinture.
Le 9 mars, il s'installe avec Betty dans leur nouvelle demeure de l'avenue des Aubépines à Uccle.
Il peint Les grandes orgues et les deux premiers portraits de commande féminins (Alla Goldschmidt, Mme Solvay).
 
1952
(42 ans)
Le Musée d'Art moderne de Rio de Janeiro acquiert la toile de 1949 Scène au miroir.
À l'invitation de Robert Giron, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles lui organise la première exposition importante à caractère rétrospectif (soixante et onze œuvres); l'introduction au catalogue est signée Paul Fierens.
Première acquisition d'une œuvre (Vers une quatrième dimension I) par le Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers.
Participation à une exposition internationale de dessins à l'Art lnstitute de Chicago.
Avec quelques anciens de la Jeune Peinture Belge, des architectes, des ingénieurs et quelques historiens d'art, Gaston Bertrand est cofondateur du groupe Espace, une association qui cherche à «contribuer par la plastique au développement harmonieux des activités humaines» (le groupe sera éphémère).
Gaston Bertrand est l'invité de l'APlAW (Association pour le Progrès intellectuel et artistique de la Wallonie) à Liège pour une exposition individuelle (introduction du catalogue par Robert Delevoy).
Gaston Bertrand traite le thème de Vers une quatrième dimension dans deux toiles et une aquarelle; il peint également Invention de l'homme, Jeux à la plage, Composition pour un mur et Parallèles.
 
1953
(43 ans)

Exposition à la Stable Gallery, New YorkSous les auspices de l'ambassadeur de Belgique aux Etats-Unis, il expose à la Stable Gallery de New York: première manifestation individuelle de l'artiste à l'étranger.
À Paris, le critique d'art Léon Degand consacre à l'artiste un article dans le numéro de mars de la revue Art d'Aujourd'hui.
Séjour en France.
Après avoir obtenu une bourse de l'État belge, il exécute en novembre et décembre un long voyage en Italie et visite principalement les villes de Milan, Florence, Rome (où il séjourne à l'Academia Belgica), Anzio, Bologne et Sienne.

Chapelle des Médicis, FlorencePlusieurs architectures de ces villes l'inspirent, particulièrement à Florence l'intérieur de la chapelle funéraire des Médicis conçue par Michel-Ange.
Le contact avec l'Italie écarte le peintre de sa palette monochrome et assouplit les compositions sévèrement abstraites des années précédentes.

 

Nouvelle participation à la IIe Biennale de São Paulo où le peintre reçoit un premier prix d'acquisition ainsi qu'une bourse de 30.000 cruzeiros.
L'Association belge des critiques d'art décerne à Gaston Bertrand son grand prix annuel de la critique pour la saison 1952-1953 ; l'artiste l'emporte avec quatorze voix contre trois sur Poliakoff (avaient également été retenus les Belges Cobbaert, Delhez, Mortier et les Français Zadkine et Schneider).
Sous l'égide du Ministère de l'Instruction publique, Robert Delevoy écrit la première étude consacrée au peintre dans le cadre des monographies artistiques éditées par l'État belge.

 
1954
(44 ans)
En avril, voyage à la Costa Brava et séjour à Palamos ; des dessins de la ville et de ses environs seront à l'origine d'une série d'aquarelles et de peintures à l'huile (Bellcaire).
À la suite d'une sollicitation du chanoine Lanotte remontant à 1951, à propos d'une remise en forme de l'église Sainte-Julienne à Salzinnes et de la création de deux fresques, Gaston Bertrand s'attelle à des recherches sur les thèmes de La Religieuse et de la Trinité.
Une monographie en néerlandais est consacrée à l'artiste sous la plume de Jan Walravens.
Le Musée d'Art contemporain de São Paulo acquiert une grande toile de 1953 intitulée Composition; en 1960, sera également acquise l'aquarelle Firenze de 1954.
Inspiré par l'Italie et l'Espagne, Gaston Bertrand peint 22 huiles dont Peinture froide, Trinita dei Monti, Rome bleue, Siena, et 27 aquarelles.
 
1955
(45 ans)
Gaston Bertrand et Jacques MeurisLuc Haesaerts donne une conférence sur Gaston Bertrand aux Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles (6 mars).
La Galerie Il Milione de Milan organise une exposition des œuvres de l'artiste.
À la demande du poète et critique d'art Jacques Meuris, Gaston Bertrand illustre un recueil de poèmes de ce dernier intitulé Les paysages immobiles avec quatre pointes sèches de nature abstraite ; à la suite de cette expérience, l'artiste gravera ensuite de nombreuses pointes sèches.
Gaston Bertrand est invité à participer à une exposition internationale de peinture contemporaine au Carnegie Institute de Pittsburgh qui acquiert l'aquarelle Caprarola de 1953.
À Paris, dans la collection « Artistes de ce Temps», l'éditeur Michel Brient publie une petite étude monographique consacrée au peintre, rédigée par Robert Delevoy.
Exposition à la Belgian Shell CompanyAvec six autres artistes belges, Gaston Bertrand est choisi par la compagnie pétrolière Shell afin de réaliser une toile inspirée par leurs divers sites pétroliers ; cette expérience donne naissance à une douzaine d'aquarelles et à quelques huiles.
Au cours de l'automne, séjour à Alassio près de San Remo où il peint sept aquarelles.
Parmi les vingt-deux peintures réalisées cette année, comptent particulièrement Notation musicale acquise par la Chase Manhattan Bank, Vert bleu gris de la Fondation Gaston Bertrand et Hommage à Michel-Ange acquise plus tard par les Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles.
 
1956
(46 ans)

À Paris, Bertrand expose pour la première fois ses Paysages immobiles à la galerie-librairie La Hune et une vingtaine de toiles récentes à la galerie La Roue. Jeanne Bucher acquiert la toile Pour un hommage à Michel-Ange Il.
À l'occasion de ce séjour parisien, Gaston Bertrand se sent pour la première fois attiré par le métro parisien dont il prend quelques notations.
Atelier de Peinture, Saint-LucÀ la demande de Jean Guiraud, professeur à l'école supérieure Saint-Luc à Saint-Gilles (Bruxelles), il est appelé à diriger l'atelier supérieur de peinture de l'établissement. Il va y former quelques jeunes peintres prometteurs, entre autres Luc Mondry, Boris Semenoff, Camille De Taeye et Francis De Bolle, selon une pédagogie correspondant à ses propres visées esthétiques.

 

 

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